Avant d'être un film de Jonathan Glazer, "Under the skin" était un roman de Michel Faber publié en 2000. N'ayant pas vu l'adaptation cinématographique, je ne saurais dire si elle est fidèle ou pas à ce récit atypique collant au basque d'une conductrice solitaire cherchant constamment des autostoppeurs dans un but mystérieux.
Ecrit avec talent à partir d'une trame relativement mince mais originale dans son approche, "Under the skin" peut paraître un peu froid et distant au premier abord, ne nous révélant les origines de son intrigante héroïne qu'au compte-goutte, mais parvenant par la suite à atteindre un certain degré de poésie, notamment dans le regard presque étranger qu'il pose sur notre bonne vieille terre, décrite dans toute sa splendide pureté.
En inversant les rôles, en rendant à l'homme sa place de simple bétail, Michel Faber esquisse une vision extrêmement pessimiste et critique de notre humanité, pointant du doigt notre rapport biaisé à notre environnement et aux différentes créatures qui le peuple, tout en s'interrogeant sur le bien-fondé et l'honnêteté de notre bonne conscience militante.
Parcours étrange d'une exilée meurtrie dans tous les sens du terme, "Under the skin" vaut franchement le détour, bel hommage à notre planète resplendissante tout autant que sévère critique d'une humanité faisant à peu près tout ce qu'elle souhaite sous prétexte qu'elle est la plus évoluée.