Ce livre est l’exemple même du « écoute les copines, même si toi, ça ne te dit pas vraiment grand chose ». Au départ, il ne me disait absolument rien. J’avais eu ma dose de post-apocalyptique avec cette vague zombie et l’ennui était bien présent. Mais mince, si j’avais fait la sourde oreille devant les propos de Yuyine (tope là !), je serais passé devant un chef d’oeuvre !
Station Eleven relate la chute de notre monde contemporain face à une nouvelle mutation du virus de la grippe. 99,9% de chance d’y passer et vingt années plus tard, l’humanité n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dans ce nouvel environnement fait de ruine, d’avion au sol sans kérosène et sans électricité, existe une compagnie itinérante théâtrale qui tente de faire vivre encore les arts et de rappeler aux survivants ce que c’était Avant.
L’idée semble basique, mais pourtant quelle idée ! Emily St.John Mandel a réinventé le mot « poésie » et chaque mot, chaque souffle d’un personnage est réfléchi et beau. Je me suis laissé emporter sans vraiment comprendre ce qu’il m’arrivait. On a pour ainsi dire touché la perfection avec ce livre. J’avais peur, de par le sujet, d’être triste et d’avoir la déprime des personnages sur les épaules, mais pas du tout. Ils font preuve d’une force incroyables et les nombreux aller-retour (ce que j’ai préféré d’ailleurs) d’avant la fin du monde, ne font que renforcer les sentiments qu’on peut avoir envers eux. Vivant comme mort d’ailleurs. La fin, ouverte, est arrivée tellement naturellement que je n’ai rien eu à en dire. J’osais même espérer un autre livre tant, l’univers fut prenant.
Alors oui, c’est une science-fiction, mais tellement bien planqué. On retient surtout la force de l’humanité qui arrivera toujours à se relever, malgré les difficultés et les dérives de certains groupements de personnes. L’exemplaire que j’ai lu était un prêt de ma bibliothèque, mais j’en suis encore tellement chamboulée, que j’envisage de me l’acheter pour l’avoir bien précieusement.
https://museaurania.wordpress.com/2018/09/18/station-eleven-emily-st-john-mandel/