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(avec les images)
Ok, c’est vrai, c’est difficile de se rendre compte de l’émotion qui me traverse le corps maintenant que j’ai refermé la dernière page de Strega.
Quand même, essaye d’imaginer un de ces frissons froids, celui juste avant le glacial, quelque chose de brumeux, un matin de fin d’hiver-début de printemps, mais avec une atmosphère lugubre comme on en voit souvent dans les films scandinaves.
Parce que oui il est souvent question de ça dans le roman de Johanne Lykke Holm. Et d’ailleurs on pense beaucoup au Midsommar d’Ari Astier (le coté gore en moins). L’ambiance est lente, on se demande souvent comment on peut décrire autant de choses sans qu’il ne semble se passer quoique ce soit. Tout est détails, à la limite de la dissociation parfois tellement c’est troublant.
À l’hôtel Olympic, Rafa se rend à peine compte des rituels initiatiques qui l’entourent, il n’y a que nous pour juger. Cette sorororité juvénile plaquée sur de jeunes filles adultes qui répètent leurs gestes quotidiens, liés à leur travail, et qui pourtant sont teintés d’un paganisme métissé de christianisme, nous plonge dans un état vaporeux, malaisant. L’ingestion de plantes, la communion végétale, rendent le livre encore plus obsédant et mystique.
Au point que lorsque le crime survient, on est à peine surpris qu’il ne soit pas placé comme intrigue centrale de ce roman.
Strega ne laisse pas de marbre, il est de ces romans qui vous font sortir de votre zone de confort, ne sachant pas si vous avez aimé ou détesté le livre, si vous jubilez d’en avoir compris quelques bribes ou si vous êtes passés complètement à coté de quelque chose qui se trouve sous vos yeux.
Personnellement, j’avais vraiment besoin de ça. Parce qu’après les doses de douceurs et de tendresses, rien de tel qu’un peu de littérature qui vous malmène pour se sentir troublé, béat, mais vivant.
Tu peux y aller minou, c’est de la pure !
- traduit du 🇸🇪 par Catherine Renaud -