J'ai adoré ce livre d'Amélie Nothomb car, d'une part il est autobiographique (il décrit une expérience intime) et d'autre part, il est satyrique (il donne une vison de la société japonaise plus que critique, avec beaucoup d'humour).
Les rapports au travail sont très hiérarchiques (encore plus que chez nous) et on sent qu'elle a pas mal souffert dans cette firme, mais en même temps elle décrit les personnages et leur relations avec tellement d'humour qu'on hésite entre rire et pleurer.
En même temps, qu'elle est mise au placard, rembarrée, insultée, humiliée, elle garde de la distance avec tout ça, vivant ça comme une expérience extrême, mais comme si c'était un jeu.
Elle va même jusqu'à se complaire dans son rôle de petite française rejetée, cherchant jusqu'à quel niveau cela va l'amener.
Et bien, ça l’amène au niveau des toilettes : ce qu'on fait de pire !
Mais cette tâche ne la rebute pas tant que ça : ce qui l'intéresse c'est comment ses collègues et ses supérieurs vont réagir.
On est content de voir que certains de ses collègues n'empruntent plus les toilettes de l'étage pour manifester leur réprobation contre cette mise à l'écart.
La réaction du gros chef est conforme à son image déjà caricaturale. La relation d'Amélie avec sa supérieure directe est très bien décrite.
Les différences culturelles paraissent comme des frontières rendant imperméable toute relation d'égale à égale.
Bref, une excellente plongée dans la société nippone contemporaine et une œuvre qu'on pourrait qualifier d'enquête anthropologique.