Toujours aussi malsain, Ellis convoque en ce roman eros et thanatos, le sexe et la mort. En filigrane d'une histoire de gros sous et de cartels, il livre en effet une vision désenchantée de la jeunesse dorée américaine. Le livre est rythmé par les prises de substances en tout genre, les viols et les déambulations nocturnes de Clay, un scénariste qui se cherche. Ellis nous plonge dans les affres d'une jet set étroitement liée au milieu du cinéma, un amas de chaire imbibée et obnubilée par des conflits d'intérêts. L'absence de relief chez les personnages est compensée par leur devanture largement ostentatoire car ce qui fait la valeur de ces derniers se mesure à la taille du carnet d'adresse ou aux mètres cube de botox injectés dans leur corps sans âmes. Ils errent, triturent anxieusement leurs portables, assument leurs sexualités déviantes et s'abandonnent dans leurs suites impériales, le lieux de tous les fantasmes, où l'onirisme malveillant et à demi conscient mobilise une ambiance presque Lynchienne.
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