Malgré une intrigue prometteuse et séduisante ad hoc aux thrillers psychologiques, « Summer » est un ouvrage qui laisse une certaine amertume en filigrane, tant le récit est embrumé et manque de dynamisme. En dépit d’une atmosphère alléchante soulignant une violence latente et envoûtante, notamment à travers quelques invectives surgissant brusquement au sein même du texte, le récit souffre d’épisodes digressifs qui plongent le·a lecteur·rice dans, sinon un profond ennui, une relative monotonie. Ce·tte dernier·e semble être négligé·e par l’auteure au profit d’une plume hermétique qui articule l’apparente introspection onirique du narrateur, à l’esprit torturé mais qui sécrète un sentiment léthargique tel, qu’il est impossible de ressentir la moindre empathie envers celui-ci et produit à rebours un manifeste agacement. Toutefois, le·a lecteur·rice pourra constater un véritable exercice de style via un champ lexical aquatique élaboré, qui fut selon moi la raison de l’engouement pour l’ouvrage, mais qui à force d’insistance, réduit les propos en un marécage saumâtre. Au final, malgré un sentiment de flottement silencieux bien établi, le roman reste quelque peu désertique, vecteur de clichés poussiéreux et dont l’issue est un brin prévisible. Une déception !