Loin d'un monde en mutation, Florence et Edward s'apprêtent à passer leur nuit de noces. En 1962, alors que Macmillan est élu président en Grande-Bretagne et Kennedy aux États-Unis, la bombe H et l'effondrement de l'Empire anglais concentrent les débats, tout comme la contraception, le rock et les Beatles relèvent les mœurs de la nouvelle génération.
Intemporels et figés sous le paravent de familles aisées, ils tâchent de créer le mythe de leur amour, même s'ils ignorent être des inconnus l'un pour l'autre.
Ian McEwan est parvenu à un tour de force : à travers l'étroite fenêtre de l'espace-temps concentrée sur leur nuit de noces, il condense deux vies entières, pleines de préjugés, de maladresses et de non-dits. À l'approche de leur premier rapport sexuel où la tension monte en puissance, les déceptions et les rancœurs se cristallisent : rien ne se passera comme prévu, à notre grand plaisir.
Maîtrisant habilement la narration, Ian McEwan nous offre l'œil intérieur de chacun pour mieux nous montrer les discordances. Au fil du roman, il distille çà et là les indices, les incohérences d'une relation dont l'échec semble imminent. Sur la plage de Chesil est un moment de lecture jouissif, surtout à une époque où les mœurs sont plus libres qu'en 1962 ; à coup sûr, il laisse en mémoire ses contours et son mordant longtemps après qu'on a refermé le livre.
La critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/sur-la-plage-de-chesil-ian-mcewan-a80136644
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