Elle est capitaine de police aux Stups, au Bastion, elle est belle, intrépide et dynamique, elle entraine son groupe lors de l’arrestation d’un dangereux dealer et… s’en prend plein la gueule ! Pardon pour le “gros-mot”, mais c’est ce qu’est devenu son beau visage : un vrai désastre, Verdun, à côté est un joli paysage. Elle ne veut plus se voir. Elle entendra un jour un mec, un peu con, dire à un autre quelque chose du genre « T’as vu sa gueule ? Putain, même avec ta bite, j’voudrais pas la baiser ! », c’est tout dire… Et son mec ? Parce qu’elle a un mec, la belle, son second, qui était juste derrière elle quand elle a morflé… Il ne supporte pas ! Courage-Fuyons !
Alors, quand on ne peut plus se supporter, quand son petit ami vous soutient en tournant le dos, quand tout le monde sursaute et détourne les yeux au premier regard, que reste-t-il ? Le suicide ou le boulot. Le suicide, ce n’est pas le genre de Noémie, elle s’appelle Noémie (vous l’aurez compris). Alors elle va reprendre son groupe et ça va barder ! Mais sa hiérarchie ne l’entend pas comme ça : « …son visage, ce n’est pas elle qui le voit, c’est nous. Ce sera un constant rappel du danger de notre métier et du fait qu’une équipe n’a pas réussi à protéger son officier. Ses blessures vont instiller la peur et la culpabilité, c’est pas bon. Pas bon du tout. » Alors qu’est ce qu’elle trouve, sa hiérarchie-aux-petits-soins-pour-ses-hommes ? Elle lui invente une mission bidon dans un coin reculé de l’Aveyron où il ne se passe jamais rien. Un mois au calme, le temps de se retourner et de lui trouver un poste administratif ou aux archives, un placard quelconque…
Pause !
Olivier Norek, est né en 1975 à Toulouse. Il travaille d'abord en tant que bénévole chez Pharmaciens sans frontières durant trois années, lors desquelles il participe à la réhabilitation d'un hôpital à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, ainsi que de l'approvisionnement en matériel médical des hôpitaux et camps de réfugiés des territoires en guerre de l'ex-Yougoslavie (1994-95). Il devient ensuite lieutenant à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis ; il est actuellement en disponibilité. On lui doit : Code 93, 2013 ; Territoires, 2014 ; Surtensions, 2016 et Entre deux mondes, 2017 (excellent).
Ses trois premiers ouvrages constituent la Série Capitaine Coste… ce serait pas mal que notre gueule-cassée inaugure une nouvelle Série !
Voilà donc Noémie, désormais No (elle a décidé qu’il lui manquait un morceau) qui débarque à Decazeville, ensemble de quelques communes de l’Aveyron, avec pour mission secrète et plus ou moins bidon, d’évaluer le commissariat en place et son éventuelle fermeture au profit de la Gendarmerie : il ne se passe jamais rien dans ce coin perdu…
Et voilà que surgit des eaux dormantes du lac proche, le cadavre, vieux de vingt-cinq ans, d’un enfant du village…
Et No, la Grande Flic de la PJ de Paris, comment prend-elle la chose : « Elle avait peur. De tout. De rester ici. De rentrer à Paris. De tenir son flingue. De cette enquête. D’affronter ceux qui pensaient qu’elle ne valait plus rien. De décevoir ceux qui voulait croire en elle. De ne plus aimer. De n’être plus aimée. Oui elle avait peur. » Jusqu’au moment où un mystérieux agresseur tente de l’éliminer pour laisser dormir les vieux démons. Alors là, accrochez-vous ! munissez-vous de bouteilles d’oxygène pour éviter le manque d’air ! Et foncez si vous voulez accompagner Noémie-Quasimodo. En apnée c’est risqué !
Je vous laisse découvrir la suite, mais faites-moi confiance, on ne s’ennuie pas ! On court dans tous les sens, avec No qui remue une vase vieille d’un quart de siècle et que tout le monde voudrait laisser reposer. A Paris, on se frotte les mains : elle va se casser les dents, il est rare de résoudre une “Cold case”, excellent, pour la déclarer “inapte”…
Le seul reproche que je ferai à ce roman c’est son “addictivité” : il faut vraiment faire un gros effort pour le refermer avant la fin !