Contrairement aux idées reçues que j'avais, la prison est loin d'épuiser les thèmes abordés dans ce livre, qui n'est donc pas un essai sur l'univers carcéral, question traitée dans les deux derniers chapitres.
Michel Foucault retrace retrace l'histoire des sanctions pénales et de la discipline, qui, pour le coup, n'est pas seulement pénal, mais aussi scolaire, militaire et religieux : la mesure d'ordre intérieur s'applique à tous les milieux clos, d'où l'importance de la notion de panoptisme, paradigme de l'endroit où la question se pose.
La notion centrale de la question se trouve être celle du corps, dont la souffrance était offerte en spectacle, avant de la dissimuler. Le corps est volontairement soumis, "docile", dans le cadre militaire et religieux. Ces univers clos soumis à une discipline particulière ; et, à ce titre, ils représentent des exemples qui peuvent servir de réflexion à la science pénitentiaire, ainsi mise en perspective, de manière historique et comparé.
L'ouvrage reste assez théorique, mais très intéressant ; il m'a fait bouger les lignes et permet d'élargir et d'élever le débat. Ce n'est pas une référence pour rien.