"Suzuran" signifie "muguet" en japonais.
C'est donc le thème central, la sœur ainée de la principale protagoniste étant née un 1er mai.
Sur l'intrigue, je n'en dirai pas plus ; le résumé sur SensCritique synthétise parfaitement l'ouvrage.
Sur l'auteure
Ne connaissant pas Aki Shimazaki, je me lance dans la lecture de son 16ème ouvrage, sans a priori.
Ah si ! Je pensais qu'elle était japonaise et que donc son livre s'inscrirait un peu dans la même veine que ceux de Yoko Ogawa (dont je suis fan).
Erreur sur le fond mais sur la forme, le style d'écriture est assez proche. Japonaise d'origine, elle a migré à 27 ans au Québec et écrit en français. Avec la particularité :
- de rédiger des cycles composés de 5 livres. "Suzuran" débute un nouveau cycle ;
- d'insérer systématiquement des mots en langue nipponne et en kanjis (signes japonais). Cela donne le charme de l'exotisme et nous transporte plus facilement dans l'archipel du Soleil levant.
Sur l'oeuvre
- j'ai pris plaisir à la parcourir ce livre. Au point d'accepter difficilement de faire de pauses. Comme il est court (150 pages), il peut se lire d'une traite.
- comme souvent chez les auteur(e)s japonais (même si...), l'univers des protagonistes - tant intérieur qu'extérieur - est suggéré. Décrit dans une certaine fraîcheur ou douceur, c'est selon. Ici, Aki Shimazaki laisse un peu de plus de place à l'intrigue avec une lente montée en tension. Réussie mais classique.
- surtout, l'ambiance ne filtre finalement pas tant que ça pages après pages. A force de discrétion, elle est même impalpable et de mon point de vue trop peu présente. Choix ou manque dans l'écriture ? Ne connaissant pas globalement le style de l'écrivaine, je ne trancherai pas.
- enfin l'histoire, intéressante, laisse finalement assez peu de place à des sujets qui ne demandaient qu'à être plus affirmés (le karma, le poids de la famille, devenir qui l'on veut être etc.). Encore une fois, présents mais pas embrassés pleinement. Comme si l'auteure avait voulu garder une certaine distance et ne pas juger ses personnages.
- c'est d'ailleurs ce qui est marquant : finalement assez peu de stéréotypes auxquels se raccrocher, aucun personnage n'étant blanc ou noir.
Bref en résumé une lecture agréable et fluide
mais dont le souvenir ne me sera pas impérissable.