À lire pendant un jour de pluie dans votre café local

C'est un peu par hasard, que pendant l'une des rares minutes de répit de ma vie de libraire je me suis intéressée à ce livre dont la couverture est aussi douce que l'odeur d'un café fraîchement moulu. Après en avoir lu le résumé, j'ai directement su que j'allais m'empresser de le lire.

Quatre femmes vont tour à tour entreprendre un voyage dans le temps au sein d'un café de quartier à l'apparence très tranquille. Mais ce voyage est encadré par plusieurs règles non négociables. L'une d'entre elles impose de revenir avant que le café ne refroidisse...

L'histoire, bien que plutôt singulière, propose une originalité curieuse et pour le moins audacieuse. La littérature japonaise, par le peu de titres que j'ai pu lire (work in progress), m'a toujours réservée de grands voyages ou de grands portraits parsemés de poésie. Une fois n'est pas coutume, ici encore le récit a réveillé en moi une nostalgie et un attachement particulier pour des personnages qui n'ont hélas pas grand chose à proposer. Ce que nous savons d'eux, nous y avons accès uniquement par leurs souvenirs, leur propre nostalgie et leur incontestable envie de se remémorer, de revivre ou de découvrir.

Sectionnée en quatre chapitres, la lecture est simple, accessible, limite parfois un peu trop l'imagination mais reste globalement très rapide. J'ai personnellement choisi d'établir ma lecture en épisode, étendue sur quatre séances (un chapitre = une session lecture), comme pour implicitement donner la juste importance qu'il/elle mérite à chaque personnage, mais si on le lit d'une traite le livre est lu en 2-3 heures.

C'est dans l'ensemble un bon roman, un beau récit qui aurait mérité d'être un peu plus détaillé ou plus profond. Je regrette simplement les portraits un peu trop énigmatique de certains personnages lorsque d'autres sont vraiment plats et futiles et que l'imagination est un peu retenue par un cadre fixe imposé par l'auteur. Néanmoins, c'est une belle découverte que je recommande vivement, même s'il n'est pas aussi réconfortant qu'un bon café bien chaud.