Terre des hommes par BibliOrnitho
Terre des Hommes est pour moi davantage un essai qu’un roman. Un essai sur l’aviation. Un essai sur les hommes qui, au péril de leur vie, s’embarquent à bord de frêles coucous dénués de tout outils de navigation pour le compte de l’aéropostale. Un essai sur la Terre que survolent ces héros. Et un essai sur leurs contemporains – ordinaires ou non, anonymes ou non – qu’ils survolent chaque jour.
A l’aide d’anecdotes, de récits divers, Saint-Ex raconte son métier, sa passion. Le jour où, jeune premier, il prit le bus pour rejoindre son avion pour son tout premier vol au-dessus des Pyrénées. Son ami Mermoz qui s’élança dans le vide – cinq siècles après Christophe Colomb – dans la première traversée de l’Atlantique Sud en avion. Son ami Mermoz toujours qui chercha un passage à travers les Andes pour joindre l’Argentine au Chili avec un avion qui ne pouvait voler au-dessus des 5000 mètres d’altitude. Le jour où lui-même et son radio s’écrasèrent quelque-part au milieu du désert égyptien en cherchant à rejoindre Le Caire par une nuit de brouillard. Le jour où son ami Guillaumet se planta dans les Andes et qui parvint, après plusieurs jours de marche au beau milieu de l’hiver à revenir vivant parmi les siens. Au sud du Maroc et ses tribus dissidentes au milieu desquelles il était préférable de ne pas avoir à se poser. A la poésie, la magie du désert. A la solitude de l’habitacle une fois en l’air. Aux familles restées au sol et qui attendent, anxieuses, le retour de l’être aimé. A comment un homme devient un homme. A l'entente, au bonheur, à la paix (le livre est publié en 1939)…
Un livre riche. Un livre intéressant mais pour lequel je ne me suis jamais passionné. Un livre qui, pour moi, est trop décousu, sautant de l’Argentine au Sénégal, des glaces des Andes à la fournaise saharienne, de l’eau au sable.
Dans un genre proche, j’ai préféré Vol de nuit.