L'ascension d'un compte en banque
La série Walking Dead, grâce à sa bande dessinée originelle, bénéficie d'une aura qui deviendra probablement bientôt légendaire. Cette légende, la série et son auteur la devront peut-être un peu aussi au jeu de Telltale Games. Ces deux éléments forgent un univers d'une incroyable qualité. Oubliez la série télé et, si vous pouvez, oubliez aussi le roman l'ascension du gouverneur.
Kirkman écrit son nom en gros sur le livre, presque aussi gros que "The Walking Dead". Même si ce n'est pas lui qui a écrit l'aventure. C'est l'univers qu'il a créé. Après tout pourquoi pas.
L'auteur vous propose donc de découvrir, grâce à un spin off qui démarre aux origines de l'épidémie, comment le gouverneur devient le gouverneur, cet être violent, torturé et violent.
Pour ce faire, on suit l'escapade d'une petite famille : Philip, Brian et Penny Blake, accompagnés de Nick, le copain d'enfance, à travers les routes, les campagnes, les villes et, surtout, les massacres, les zombies, les morts violentes et systématiques. Le principe est le même que dans le Comic, le même que dans le jeu : personne n'est à l'abri d'une morsure, d'une chute. Personne n'est au dessus de la mêlée et des questionnements humains, des doutes et des peurs qui étreignent devant le désespoir.
En dépit d'un enchainement inégal de scénettes, de chapitres, de lieux et de rencontres, on s'attache, surtout vers la fin (environ aux deux tiers du bouquin) à ce qu'il va advenir des héros. Le problème reste que ces enchaînements se font froidement. Il n'y aucune émotion chez les personnages du livre, à de rares exceptions près. Tout est lisse, clinique. Jusqu'à cette fin, relativement surprenante mais aussi un peu prévisible.
En fait, le véritable problème de ce roman, c'est son écriture. Rédigé comme un story board, la littérature s'écrase au niveau des morts, il n'y a aucun style, les envolées lyriques sont inexistantes. C'est plat, c'est fade, ennuyeux à mourir. Tout le plaisir s'en trouve complètement gâché, on glisse sur les pages sans y prêter la moindre attention, on déroule un scénario qui se cherche et qui, à aucun moment, même dans les plus intenses, n'est mis en valeur.
Pour un fan de la série, connaître l'histoire du gouverneur est assurément un plus. Un lecteur amateur de littérature prendra plus de plaisir à relire Enid Blyton qu'à remplir le compte en banque d'un Kirkman qui n'en a pas besoin.
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