Poète profondément tombé dans l'oubli, Paul Géraldy a pourtant offert à la poésie française, avec beaucoup de simplicité, de très beaux poèmes sur l'amour. Toi et Moi est un recueil d'une petite centaine de pages, datant de 1912 et basé sur le plus vieux sujet du monde : l'amour.
Géraldy propose, à partir d'un vocabulaire très simple tout un ensemble de poésie sur l'amour, sur le fait d'aimer, sur aimer aimer. Pour autant, loin d'être niais, l'auteur n'hésite pas à imposer quelques réflexions assassines à celle qu'il aime. De la même manière que celle-ci, il semble bien, le punit. Le rapport de tension au sein de l'amour est évident. Nous passons par toutes les étapes de l'amour, même si, plus nous avançons, plus la morosité, plus le passé a de poids et moins l'avenir a de couleurs.
On notera également la profonde connaissance qu'a Géraldy de l'amour, ce n'est pas parce qu'il parle du sien comme un adolescent transis de son premier amour qu'il est ignare. Loin de là, on voit bien que pour lui, cet amour c'est la seule façon d'aimer, même si on connaît par avance tous ses défauts, toutes ses limites et toutes ses bêtises.
Ainsi, Toi et Moi est une grande variation sur ce thème, avec parfois des notes précises sur des points particuliers. La majorité parlent du simple fait d'aimer, d'aimer aimer et de recevoir de l'amour. On a également beaucoup de jalousie et de peur de l'abandon. Et, de temps en temps, l'intellectuel reprend le dessus et on a un trait plein d'esprit.
Géraldy n'est pas Verlaine, mais il est dommage que le France l'ait oublié.