Chroniques du japon underground écrites par un journaliste d'investigation américain travaillant là bas, Tokyo Vice est une mine d'informations sur le fonctionnement des bas fonds de Tokyo : yakuzas, prostitution, clubs d’hôtesses, trafic d'êtres humains, racisme, connivence entre mafia et pouvoir, omerta, respect strict des hiérarchies... bref, toutes les saletés qu'on balaye sous le tapis pour ne plus qu'elles se voient.
La première moitié du bouquin est passionnante, Adelstein y décrivant son parcours de gaijin débarquant dans une société assez fermée, aux codes qu'il ne maîtrise pas. La seconde partie, et son enquête sur le milieu de la prostitution est un poil longuette. Le récit cumule les anecdotes et c'est souvent décousu, les chapitres n'ayant parfois aucun lien entre eux. Certains passages sont poignants, d'autres redondants. Le style est très journalistique, Jake Adelstein n'a malheureusement pas la verve d'un Hunter Thompson. L'ensemble aurait surement mérité plus d'homogénéité dans la façon dont c'est raconté, plutôt que des chapitres qui passent du coq à l'âne. Une série est en préparation sur HBO, peut-être qu'elle comblera cette lacune.
Au final, c'est tout de même un chouette documentaire détaillé, instructif et exhaustif pour quiconque s'y intéresse et un gros travail de vrai journalisme.
PS : hasard ou coïncidence, sur la couv, il ressemble à Spider Jerusalem.