Si un roman doit être lu en ce début d’année, c’est bien celui-ci. De quoi parle Ton absence n’est que ténèbres ? Comme tous les grands livres, difficile de le résumer en quelques phrases. On commence sur le réveil d’un homme dans une église, on traverse les époques en passant de la fin du 19ème jusqu’à nos jours, suivant le destin de Guoridur (je ne suis vraiment pas sûre de la prononciation) et de Pétur, de Halladur et Alis, d’Eirikur et son père. Des histoires d’amour et de mort, l’entrelacement entre Eros et Thanatos prend tout son sens dans ce roman. C’est aussi une ode à l’Islande, cette terre dure, aussi abrupte et difficile que l’amour, qu’on travaille, et qu’on doit parfois quitter. Les landes, la tourbe, les moutons, la mer déchainée, une nature qu’il faut mériter. Une quête de soi, des autres, de son histoire, de celle de son pays… C’est le genre de livre qui chamboule, qui touche le fond de notre âme, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Et pourtant, dur d’en parler, comme s’il était trop grand pour le croquer, pour le comprendre pleinement. Il me fait le même effet que La plus secrète mémoire des hommes, d’ailleurs ceux qui ont aimé devrait le lire sans hésiter. Et d’ailleurs, le reproche que je faisais à ce dernier était de ne pas avoir transcendé l’intelligence et la sensibilité autant que je l’aurais souhaité. Ici, c’est le cas. C’est le genre de livre où, quand on le finit, on se sent reconnaissant d’être tombé dessus, qui donne tout son sens à la lecture, à la littérature. Et surtout, qu’on a envie de relire immédiatement, et c’est assez rare pour être souligné ! (le dernier qui m’a fait cet effet est Le dimanche des mères de Graham Swift) Bref, je ne vais pas continuer, je pense que tout ce que je peux en dire sera insuffisant pour le décrire et être à la hauteur, mais pour moi, c’est le coup de cœur de ce début d’année.