les mots de Jon Kalman Stefansson sont enveloppés dans des morceaux de musique
choisis par deux guitaristes, le père et le fils,
tous deux rockers mélancoliques autour desquels
se tissent cent vingt ans d'histoires familiales.
L'amour, le désir entraînent tout,
se répètent à l'identique à chaque génération,
des amours immenses,
de ceux que l'on se rêve,
de ceux que l'on rencontre une fois – si l'on est chanceux...
Des amours pour qui osent tout quitter et tout laisser derrière eux pour un seul regard,
et permettent à la vie de ne pas se figer.
Et Jon fait de ses personnages d'autres Rimbaud,
eux aussi comme les veilleurs d'Arthur sur leur bateau ivre,
vivent dans un poème ou s'en vont 'nager dans un poème'
en écoutant Ella ou Amy.
Des amours si grands, des amants tellement heureux d'être ensemble,
même en étant définitivement séparés que les défunts ont le sourire...
Des amours qui ne durent que le temps d'un regard,
puis les amants se séparent illuminés par cet amour
tandis que nous n'entendons plus que le sanglot du monde.
L'on boira quantité de brennivin ou de talisker,
peut être ainsi retrouverons nous les âmes nostalgiques
de la péninsule de Snæfellsnes.