Nobu a quitté la grande entreprise dans laquelle il pensait faire toute sa carrière mais dont le manque de reconnaissance et l'autoritarisme ont tué ses espoirs. Opérant une reconversion professionnelle, il a ouvert un juku, établissement de soutien scolaire très fréquent au Japon, et le dirige depuis six ans avec l'appui d'une bonne équipe pédagogique. Tout va donc pour le mieux, dans un quotidien harmonieux et équilibré, jusqu'au mystérieux coup de fil qui va ramener Nobu dans un passé douloureux, marqué par le suicide de son père, également professeur. Un retour vers le passé qui pourrait toutefois se changer en rebond bénéfique vers le futur. La bonne cicatrisation passe parfois par une réouverture de la plaie.
"Tonbo" signifie hirondelle en japonais. Ce bref roman est un des volets de la pentalogie "Au cœur du Yamato", second cycle après celui du célèbre "Poids des secrets". J'ai lu ce récit isolément et je ne pense pas que cela ait nui à ma perception de la sensibilité qu'il renferme. Comme toujours avec Aki Shimazaki, la narration est sobre, précise, ciselée et vibrante d'émotions mêlées, avec une pointe de drame et une autre de poésie.
Les récits courts d'Aki Shimazaki s'apparentent à des nouvelles dont l'humanité touche profondément le lecteur. Sous la simplicité du verbe, des thèmes graves sont abordés entre la pudeur du secret et la nécessité de la vérité voire de la réhabilitation.
Pour moi, l'aspect le plus remarquable de son oeuvre reste l'immersion en profondeur dans la culture japonaise, la découverte de ses traditions, de ses blessures, de ses espérances et de ses moeurs.