Des gallons et des hommes
Avant le conte moraliste " des souris et des hommes ", avant le pamphlet anti-capitaliste " les raisins de la colère ", avant la métaphore biblique " à l'Est d'Eden ", Steinbeck écrivit un livre plus léger : Tortilla Flat.
Tortilla Flat met en scène une bande de joyeux paisanos (moitié paysan, moitié clochard) dont l'un des membres, Danny, hérite de deux maisons. Malgré son nouveau statut de propriétaire, ce dernier entend bien continuer à picoler et à glander, bien souvent au détriment d'autrui.
Tortilla Flat est drôle. Ses personnages sont tous dingues et attachants. Leur ingéniosité et leur stupidité leur servent principalement à mettre la main sur le prochain gallon de vin.
Tortilla Flat sent la vinasse. Pas le truc aigre que l'on boit avec dégoût, mais plutôt l'espèce de Sangria sucrée constituée de vin en cubi et de fruits que servent les forains lors d'une féria.
Tortilla Flat tourne (un peu) en dérision la société de consommation. Un aspirateur sans moteur attise la convoitise de tout Tortilla Flat. Le faire rouler dans sa maison, en imitant son bruit tonitruant avec la bouche, devient alors une activité à plein temps.
Tortilla Flat est optimiste. Toute la bande s'enflamme à la recherche d'un trésor et la pauvreté n'est jamais misérable.
Le bonheur dans Tortilla Flat consiste en une bande de copains et d'un peu de vin.
L'ensemble de l'oeuvre de Steinbeck est un classique, ce livre est indispensable.
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