Quand je me suis attaquée au bouquin (et tu sais qu'il faut avoir faim, vu le pavé), j'ai d'abord trouvé Jean-Louis complètement con. A chaque réflexion, ce mec me faisait penser à ton pire pote, celui qui se met minable tout seul, qui bad-trippe et gerbe sur ton canapé. Le pauvre type au bar qui te prend la tête sur la mondialisation et veut te taper du shit. Le gars qui a envie de te persuader que la meilleur musique du monde, c'est celle qu'il écoute (les Pet Shop Boys). Bref, le vrai CREVARD.
Cette haine navrée pour un personnage principal, c'est pas quelque chose que j'ai ressenti souvent dans mes lectures. Et pourtant, au fil des pages, j'ai commencé à l'apprécier, et surtout à comprendre qu'il ne fallait pas chercher à comprendre, et se laisser entraîner dans cette histoire complètement TAREE, jusqu'à jubiler de l'absurdité et de la noirceur de cette ville-bulle et de ses habitants. Rire et malaise.
Ceci dit, je pense tout de même que mon intérêt pour ce livre est en (grande) partie dû à ma génération et à ma culture. Pas sûr qu'il parle à tous.
PS : Après avoir lu la très juste critique de @Nebal, je me suis rendu compte que j'avais oublié de parler du style. C'est un peu comme avec Jean-Louis, au début on se dit mais zut à la fin les mecs ils peuvent pas s'empêcher de se la péter avec un style à la con post-moderne de mon cul, et en fait, on s'y fait comme on se fait au reste, et on KIFFE. Le tout est complètement cohérent, il faut juste arriver à passer un cap d'adaptation, et ensuite ENJOY TOURVILLE.