Pour faire simple, ce livre est un ouvrage collectif par 16 universitaires tous professeurs de philosophie, membres d’un collectif appelé « Forum Philo » et chacun a pu donc écrire un chapitre donc 16 auteurs / auteures pour 16 chapitres.
Or le problème du livre est son absence de structure argumentative bien organisée. Les auteurs / auteures sont chacun partis de leur côté sans essayer d’arriver à un consensus ou à ne pas se répéter. Donc d’un côté, le livre est assez redondant, car certains chapitre expriment quasiment tous la même chose. Sans rire sur 16 chapitres, 5 ont pour titre « tous » ou « toutes philosophes ? » soit quasiment un tiers du livre et abordent les mêmes questions. Sinon, 3 chapitres traitent de l’enseignement de la philo. Donc clairement le coche est manqué pour faire un truc intéressant, parce que les questions basiques sont trop abordées. Mais de l’autre côté, les interrogations les plus intéressantes et les moins évidentes, notamment quand a la place des philosophies non-occidentales, des femmes philosophes, de qui est le philosophe et quel est ce savoir qui le distingue des profanes, ne sont pas traitées de manière très approfondies. Après tout, comment la philosophie pourrait prétendre être universelle si dans son histoire et sa pratique n’est le fait que d’une minorité ?
Franchement, c’était simple à améliorer. Les auteurs / auteures qui voulaient aborder les questions de base du genre « Tous philosophes ? Mais si on l’est tous, alors plus personne ne l’est vraiment ? En conséquence, qui est vraiment philosophe ? » pouvaient se mettre en commun et faire un gros chapitre 1. Ensuite, on aurait pu embrayer frontalement sur des questions moins évidentes : « Est-ce que le statut de philosophe n’est pas un pseudo-statut social de personne dominante dans la société pour se passer pour un prophète du dimanche comme le font les « nouveaux philosophes » genre BHL, Enthoven et compagnie ? ». On aurait touché là où ça fait mal. Est-ce qu’il y a vraiment des philosophes ou que des pseudos-savants qui croient pouvoir éclairer les masses forcement stupides ? Puis, les autres auraient pu travailler en profondeur d’autres questions, notamment sur quel est ce savoir philosophique et quel est sa consistance. Enfin, la place des philosophies d’ailleurs chinoises et africaines en autre ainsi que celle des femmes philosophes.
Le livre aurait été plus court, plus efficace et plus profond. Donc clairement, un manque de travail en commun et de management fait que ce livre est plutôt mauvais. Etonnant venant de personnes supposées être habituer à organiser des mémoires et autres travaux collectifs à leurs étudiants.