Tout, tout de suite par DanielO
"Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" (Patrick Le Lay, ex président de TF1).
Le ton est donné dès les premières pages du livre. Oui, il fallait bien un roman pour raconter ce fait divers survenu en France en janvier 2006. Celui que la presse a surnommé "l'affaire du gang des barbares".
L'angle que prend Morgan Sportès pour raconter cette histoire est assez inconfortable. Si l'auteur relate les faits sur un mode documentaire, il y manque pas pour autant de dénoncer une société happée par le vide et en proie à la schizophrénie.
Le terme de "barbares" ne sert-il pas surtout à désigner des individus ne faisant pas partie de notre société, des étrangers à notre culture et notre civilisation? (le mot barbare vient du grec barbaros, l'étranger). Or, ils sont bel et bien des nôtres. De même, les ravisseurs appelleront toujours leur victime " l'autre"...
Un des passages les plus tragiques (en dehors de celui de l'assassinat de la victime) est pour moi le "face à face" par téléphone interposé entre le père de la victime et le chef du gang. D'un côté le ravisseur soufflant à l'oreille de la victime les phrases qu'il doit dire, de l'autre le commissaire de police faisant de même avec le père.
Arrive un moment où les mots n'ont plus aucun sens, mais reste la seule chose à quoi s'accrocher...
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