La mission est répétitive et c’est dans cette répétition que réside tout sont intérêt : photographier année après année l’évolution d’un site. Les rituels sont en place depuis longtemps, les visages rencontrés sont familiers : peu de surprises sous le soleil du sud.
Pourtant cette fois, sur un mur tagué, une inscription se détache « Lovana on t’as pas oubliée». Pour la narratrice, c’est le début d’une enquête hors sujet mais riche de révélations sur les dérives de nos modes de communication. Qui était Lovana ? Qu’est-elle devenue ?
Outre ce récit émouvant autour du cyberharcèlement, de ses mécanismes, de ses catégories (on apprend beaucoup en lisant ces lignes) Suzanne Privat établit un parallèle avec les toxiques issus de notre mode de vie, les polluants éternels qui souillent le sol ou les êtres.
Si le fond et la raison d’être du récit tardent à apparaître , le texte n’en est pas moins fort et suscite des abîmes de réflexion sur ce qu’est en train de devenir notre monde.