La version de Béroul ? Sans moi...
Étudiée dans le cadre d'un cours de français d'une année dont je suis bien incapable de me souvenir, j'avais donc dû faire à nouveau l'acquisition d'une version de "Tristan et Iseut", cette fois-ci par Béroul, du conte chevaleresque et moyen-âgeux que l'on ne présente plus et dont tout le monde connaît au moins le dénouement, symbole du romantisme absolu lorsqu'on est adolescent... Et pourtant, c'est tout le contraire dont il s'agit ici : loin d'un bête récit sur un amour contrarié, "Tristian et Iseut" est une merveilleuse et palpitante histoire d'aventure.
Mais je voudrais en revenir à cette version de Béroul. Car quelques mois auparavant, j'avais lu une autre restitution de cette histoire, sans vraiment accorder plus d'importance que cela à mon choix, par André Mary aux éditions Folio Classique / Gallimard, et préfacée par Denis de Rougemont. J'avais adoré ce livre, et je l'avais dévoré.
Je relisais donc, avec Béroul, cette histoire en me réjouissant de trouver à nouveau toutes les aventures de Tristan. Mais à mon plus grand étonnement, j'avais trouvé le texte (dont on voit la couverture ici) plat, lourd, indigeste... Très ennuyeux. Point de belles envolées lyriques, de belles descriptions chevaleresques comme j'avais pu trouver dans le texte d'André Mary. Ici, tout y était froidement rapporté, l'émotion manquait cruellement.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi la version de Béroul avait été imposée cette année-là à l'école, car c'était ce qu'il y avait de mieux pour vous dégoûter de ce fantastique conte, qui mérite simplement d'être savouré à sa juste valeur, en lisant "La merveilleuse histoire de Tristan et Iseut et de leurs folles amours, restituée en son ensemble et nouvellement écrite dans l'esprit des grands conteurs d'autrefois par André Mary."
« Tristan et Iseut ne s'aiment pas, ils l'ont dit et tout le monde le confirme. Ce qu'ils aiment, c'est l'amour, c'est le fait même d'aimer. » (Denis de Rougement)