Il était le guide, qui la mènerait en lieu sûr, celui qui était prêt à se sacrifier pour le bien commun, celui qui ne doutait jamais, qui affrontait tous les dangers, la bravoure en personne. Un homme d’une probité exemplaire, un type loyal, un bon fils, un ami fidèle, un travailleur acharné. Il est le prédateur, celui qui sait qu’il est en train de détruire une fillette et continue quand même.
Pour la première fois, j’ai eu beaucoup de difficulté à rédiger un retour de lecture. Peut-être est-ce dû au fait que je sois un homme. Je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans ce récit. Ce n’est pas un roman, plutôt un journal intime, cela ressemble à une longue analyse personnelle, une séance de psychanalyse. Il n’y a pas vraiment de construction, c’est un peu décousu, cela part dans tous les sens. Beaucoup trop de références littéraires qui nuisent à la narration. Neige Sinno use et peut-être abuse de comparaisons qui peuvent paraître audacieuses voire choquantes. Ce livre coup de poing aurait gagné en intensité et en compréhension s’il avait été plus condensé. Il reste cependant que l’auteur pose les vraies questions sur la fascination envers le violeur, le traumatisme, la honte, la difficulté de s’en sortir, sur le besoin de vérité.
Une écriture sans concession avec des mots parfois très crus, mais il est important de nommer les actes subis et si le lecteur doit être choqué ce ne doit être que par celui qui a commis ces atrocités.