Arthur Bowman était sergent de la compagnie des Indes. Il était dur, impitoyable et terriblement efficace. Des années plus tard, alors qu’il végète dans les bas-fonds de Londres, il est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis mais qui ressemble aux tortures que ses hommes et lui ont subies aux Indes lors de leur captivité. Commence alors une course poursuite entre lui et cet assassin, qui ne peut être que l’un des leurs, sur un parcourt jonché de cadavres mutilés.
Cette trame policière réduite à sa plus simple expression n’est en fait qu’un prétexte pour l’auteur à faire voyager Bowman depuis la Birmanie jusque dans le nouveau monde de l’Ouest américain, via un passage dans un Londres particulièrement glauque. C’est somptueusement décrit et, pour une fois, un auteur français ne tombe pas dans les clichés grotesques lorsqu’il évoque l’Amérique. L’ouvrage est particulièrement bien documenté mais évite de verser dans le savoir encyclopédique et l’aventure est l’élément qui prédomine. L’auteur a, de plus, le talent de nous faire accepter ses personnages malgré leurs traits de caractère plus caricaturaux les uns que les autres.
Bref, du bon, du solide roman d’aventure qui peu à peu va se faire voyage initiatique puisque parti à la recherche d’un tueur, Bowman finira par se retrouver face à lui-même.