En étant franc, ce livre possède un Worldbuilding éblouissant et je pense que c'est le seul élément qui a porté mon intérêt tout le long de ce livre. Et si il y a bien une chose à éviter de faire, c'est de le connaitre en long, en large et en travers grâce à certaine critique. Parce que niveau rythme, action et enjeux, à part les dialogues entre puissant et les révélations. Le reste est d'un ennui mortel, mais bon sachant qu'il a été encensé par tant de personne. Peut être suis je juste l'une des rares exceptions à qui ce livre n'a pas fait d'effet.
Nous sommes en 2454 et le monde tel que nous le connaissons a changé. Beaucoup changé. Ada Palmer voulait nous fait visiter un monde assez étranger très inspiré par la philosophie de la Renaissance et des Lumières. Ainsi, Trop Semblable à l’Éclair rebat entièrement les cartes socio-politico-religieuses du XXIème siècle. Et surtout grâce à un élément...
La voiture volante, elle s’est imposée comme l’unique moyen de transport de par le monde. Il est désormais possible de traverser le globe en quelques heures et de se retrouver en Asie ou en Océanie avec une facilité déconcertante. Cette révolution a eu des conséquences tout à fait inattendues. En supprimant le paramètre distance, la voiture volante a rendu la nation obsolète. Les hommes ont donc abandonné leur territorialité pour se réorganiser en Hives (Ruches) qui regroupent les individus non plus par origine géographique mais par affinités sociales, politiques, philosophiques ou culturelles. Il existe sept grandes Hives et chacune dispose de son système de loi, de ses habits traditionnels et de son système politique propre.
Une autre grande innovation, c'est le concept de bash. Un bash c'est une famille mais sans les liens du sang. Il y a aussi un autre concept très important, c'est en rapport avec la justice. Les criminels dans ce monde, ils sont condamnés à servir la communauté et privé de tout droit de propriété à cause de leurs crimes. Ils sont en quelque sorte un mélange entre valet et esclave des temps moderne. Mycroft est justement l'un d'entre eux mais lui, il est au service des oligarques les plus puissants de cette planète.
Et en tant que serviteur, on lui donne bien tache mais cette fois ci, c'est d'une importance capitale. Il va enquêter sur la liste des 7-10, cette liste contient le nom des personnes les plus puissantes du monde de manière numérotés. Cette liste permet surtout au chercheur de ruche de connaitre celle à laquelle ils veulent appartenir. Et la population des ruches déterminent leur puissance en quelque sorte. Tout ceci se retrouve mélanger à un autre secret, celui d'un enfant prodigieux qui cache un pouvoir surnaturel. Et dans ce monde ou toute discussion sur la religion est réglementé par des sensayer, cela peut poser problème.
Alors en soit l'enjeu peut être intéressant mais d’après moi, le gros problème de ce livre ce sont bien les personnages. L’absence de genre car le masculin et le féminin ont disparu ne participe vraiment pas à l'immersion. Ada Palmer essaie sans convaincre d'attacher le genre non à un sexe mais à un comportement, ou encore à une attitude. Mais quand ce livre possède des personnages sans saveur et sans charisme, un moment on l'appelle empereur puis après on lui met du elle. On encore le sensayer ou après une interruption dans une scène plate, on nous sort "mais il y a pas de genre donc je peux mettre du elle". La confusion et le manque de caractérisation crée des personnages confus et inintéressant au possible.
D'ailleurs pour un roman érudit, moi j'ai été franchement déçu. On nous parle de Rousseau, de Diderot ou de Hobbes mais rien n'est vraiment développé. Je prends l'exemple de R Scott Bakkker, quand il nous colle de la philo, il nous la donne de manière intéressante et immersive. Mais la, le bordel totalitaire de la perversion, moi je me suis fait chier dans cette explication dont le rapport avec l'intrigue est vraiment limite...
700 pages pour juste nous montrer que cette société utopiste ne l'est pas mais un peu quand même. Entre les interruptions de Mycroft, "cher lecteur, vous êtes un débile et je vais tout vous expliquer" ou avec des scènes d'actions plates à en mourir. On nous parle de révolution dans 7 jours, mais moi cette visite de 4 jours dans cette univers ne me donne vraiment pas envie d'y replonger. Ce livre n'est pas exigent d’après moi, c'est juste qu'il fait de l'érudition sur n'importe quoi. Mais encore une fois si l'intrigue et les perso sont nul, les concept sont très novateur. Cette oligarchie prête à tout pour conserver le pouvoir, ce corporatisme qui détient les trois quart de cette planète.
Oui il y a de bonne idée, je continuerai quand tout le diptyque sera sorti mais pour l'instant, l'ennui m'a coupé l’appétit en quelque sorte. Plus novateur que Damasio qui n'a pas évolué depuis le remix de 1984, mais pas pour autant que je lui décernerai la palme du meilleur livre de sf... Mais je préfère avertir, nombreux sont ceux qui ont aimé.