Truismes joue sur les mots, les ambiances, les sensations. Dans son titre même résonne le bruit de la fatalité qui s'attaque à la narratrice.
C'est court, volontairement nigaud parfois, souvent perturbant voire écoeurant. Odeurs, nourriture, sexe : on ne nous épargne rien, et surtout pas le côté familèrement poétique de la chose.
Le côté politisé reste quand à lui pour beaucoup du réchauffé - mais sans doute parce que nous le vivons en partie ? Il se mêle cependant habilement à ce drame personnel dont on s'émeut différemment de la concernée, mais aussi à ce brin de décalage fantaisiste qui rebondit de surprise en surprise, sans jamais nous ennuyer.
Soirées piscines avec requins à la vie chronométrée, G.I. Joe de la SPA, amourettes tendres là où on ne les attend pas... Les pépites sont nombreuses à m'avoir surprise, et parfois un brin choquée.
Un roman court, entre contre-utopie, fantastique et fausse biographie qui s'amuse à planter des enjeux et des morales là où on ne les attend pas. Des truismes, donc ? Rien n'est aussi sûr...
Et quand je revois mon jugement sur certaines choses après un bouquin qui a en plus réussi à me mettre mal à l'aise, ça me plait !
Un seul bémol, mais plutôt handicapant par moment : le rythme saccadé et inégal passe rapidement sur certaines parties qu'on aimerait voir plus développées à mon sens.
Qu'à cela ne tienne : Ames peu sensibles, n'hésitez pas à en prendre une tranche !