Ce genre de « fable » absurde n’a d’intérêt pour moi que si elle porte clairement un message, ou à l’inverse fait naître des émotions malaisantes. Kafka l’a bien compris lorsqu’il écrit La Métamorphose ou Orwell lorsqu’il écrit La Ferme des Animaux. Darrieussecq, elle, semble ne pas savoir (ou peut-être ne pas vouloir) donner du sens à son récit. Dans les deux cas, cela revient au même. Aussi, le livre nous ballade dans des scènes de plus en plus folles et des situations toujours plus absurdes sans qu’on ne comprenne jamais ce qui motive cette histoire. On pourra trouver mille interprétations possibles mais le désordre qui règne du fait de trajectoires décousues les invalidera automatiquement. On en ressort bien embêté, pas convaincu par cette folie qui semble n’être justement qu’une folie, dénuée de revendication claire et, par conséquent, dénuée de force, entièrement vaine. Et cela malgré tout l’amusement qu’on a eu à la lire.