Tsubaki par Julia Couplan
Une couverture douce, une fleur de camélia et me voilà partie dans une lecture sublime … Tsubaki (camélia en japonais) de Aki Shimazaki, édité par Acte Sud dans la collection Babel est un petit ouvrage délicat mais intense. En 115 pages, l’auteur nous emporte dans les souvenirs d’une grand-mère ayant survécu à la bombe atomique de Nagasaki. Tsubaki c’est le premier opus de la saga "le poids des secrets". Il y a cinq livres qui parlent de la même histoire mais vue par cinq personnes différentes, une à chaque ouvrage.
Le poids des secrets:
1. Tsubaki
2. Hamaguri
3. Tsubame
4. Wasurenagusa
5. Hotaru
Synopsis :
"Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin."
Un mot sur l’auteur s’impose :
Aki Shimazaki est japonaise mais vie au Canada (à Québec) et écrit en français. Son phrasé est poétique, ses mots sont délicatement posés sur le papier pour notre plus grand plaisir. Tsubaki est son premier roman. C’est aussi le premier que je lis mais pas le dernier !
Mon avis sur ce premier tome :
Je n’ai qu’une envie, lire le tome 2.
Je ressort du livre totalement boulversée par cette écriture, par ce style envoutant et parfait. Le sujet historique m’a passionné car il n’est pas traité comme d’habitude. La grand-mère évoque les fautes des américains sans les faire devenir des méchants et modère les propos de son petit fils en lui rétorquant qu’avant de diaboliser l’ennemi, il faut se regarder soi-même. Ainsi, il est fait mention des crimes des japonais sur les chinois notamment à Nankin. Toutes ces questions historique et politique sont perçues uniquement par les sensations, par le ressentis des personnages.
Le ton est posé, doux, calme et serein.
Entre tradition maritale japonaise et conflit international, ce roman sait dévoiler sans trop en faire. 115 pages suffisent, 115 pages pour tout dire selon un point de vue. J’apprécie ce style concis et précis.
Tsuabaki est un petit ouvrage précieux et grand en sensibilité, en information sur la culture et l’histoire du Japon. L’objet livre tel que Acte Sud l’a conçu est en adéquation parfaite avec le propos et l’écriture. De la douceur visuelle, sentimentale et intellectuelle. De quoi vous donner la guimauvite (maladie qui consiste à avoir le cœur touché par quelque chose de beau et qui vous rend toute chose).
Véritable coup de ♥ !
Et vous, avez-vous aimé ou lu ce roman, cette auteur ?
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