You're Lonely when you are Dead

Un polar intéressant de James Hadley Chase, tordu à souhait.

Le détective privé Vic Malloy s'embringue dans une enquête anodine à priori, qui est à la portée d'un débutant. Bonne affaire, c'est de l'argent vite gagné. Tous les collaborateurs de l'agence frétillent et veulent en être, d'autant que la nana à suivre est plutôt appétissante.

Un milliardaire (mmmh …) demande à Vic Malloy de faire suivre sa femme qu'il soupçonne de kleptomanie. Pour éviter un scandale, le détective est chargé de régler au fur et à mesure les commerçants "victimes" des dépenses indues causées par le vice de sa femme. C'est tellement anodin que Vic confie cette enquête à une de ses jeunes collaboratrices de l'agence. Qui se fait soudainement tuer. On découvre même son cadavre déshabillé dans les dunes ! Elle sera la première victime d'une longue liste. À s'en arracher les cheveux. Car Vic Malloy, tombe de Charybde en Scylla en découvrant que la soi-disant kleptomanie n'est qu'une feinte avant de se retrouver devant un voire plusieurs maîtres-chanteurs, des histoires de boxeurs et de boxe, d'une paralytique qui veut se venger, de mannequins ou de strip-teaseuses bigames, des acrobates ou des gardiens de maison qui roulent sur l'or … Sans oublier les flics plus tenaces que la chtouille quand ils commencent à renifler les cadavres qui s'accumulent.

Un puzzle de mille pièces à rassembler en vitesse si Vic Malloy ne veut pas porter un chapeau qui semble justement à sa taille. Mais comment démêler les trahisons, les fausses ou vraies séductions. Non l'amour n'a guère sa place dans ce roman assez furieux et dans cette confusion organisée et générale …

D'ailleurs Vic, à la fin, se désole :

"- Ça tourne mal, dis-je, histoire de dire quelque chose. Le détective épouse toujours l'héroïne. Si vous me tuez, la fin de l'histoire sera immorale.

Elle rit.

- J'aime les histoires immorales"

Bon, je n'en dirai pas plus.

Roman dense, touffu et où la solution ne se laisse approcher qu'à la toute fin.

Et toujours une petite ironie cinglante et amère en arrière-plan, typique de Chase.