Hommage à M. Quinton, mon professeur de français en seconde qui me fit découvrir Eugène Ionesco avec Le roi se meurt. Je n’ai pas relu Tueur sans gages depuis le lycée, mais c’est la pièce d’Eugène Ionesco qui m’a fait la plus forte impression.
Le dernier acte y est pour beaucoup, qui met Bérenger face au mystérieux tueur sévissant depuis quelque temps dans une cité prétendument idéale, où la police ne brille guère par son efficacité : long monologue durant lequel le protagoniste, face à l’assassin silencieux, tentera par tous les moyens du discours de faire renoncer ce dernier à le tuer : argumentation rationnelle, fausse empathie, agressivité verbale… Rien n’y fera. Bérenger n’est fort qu’en paroles. C’est un pleutre. Face à la détermination muette et ricanante du tueur, qui n’a pourtant rien d’impressionnant physiquement, il ne peut rien et finit par se taire, résigné à se laisser tuer. Rideau.