C'est l'histoire d'August, une jeune femme poussée à revivre des souvenirs qu'elle avait profondément enfouis en elle. Une rencontre fortuite et là voila de retour dans les années 1970 à Brooklyn entre enfance et adolescence.
Les souvenirs d'August, sont liés à ceux de Sylvia, d'Angela et de Gigi. Les 4 meilleures copines du monde, d'ailleurs ensemble elles dominent le monde ! D'une complicité à toute épreuve : tantôt fusionnelle, tantôt envieuse. Elles sont d'un soutien sans failles l'une pour l'autre. Elles bataillent avec un quotidien dont elles ne sont pas satisfaites, alors elles vont secouer les cartes que le sort leur a attribuées, pour le meilleur et pour le pire.
À demi-mots on découvre ses souvenirs et ses secrets, ceux de ses proches, de ses amis, de ses voisins. On progresse dans l'histoire comme on traverse un brouillard épais. L'héroïne nous tient par main et on avance avec elle avec une seule crainte : être mené vers un drame. Le drame, on le sent venir de tous les côtés. Il faut dire que l'histoire se déroule dans une période de violence sourde et ordinaire et l'écriture de l'auteur à su retransmettre cette ambiance.
Le style est très mélodieux, rythmé par des questions hautement philosophiques, des paroles de chansons, des vers de poèmes. La composition est canon, le découpage du récit semble complètement déstructuré : les paragraphes se répondent, mais ne s'accordent que dans les toutes dernières pages. À cela s'ajoute un ping pong dans le temps. C'est une bouffée d'intelligence (et de violence) !
Verdict : Un très beaaaaaaau roman sur la force du souvenir, entre altérations, exagérations et dénégations ! Par bien des manières, il m'a fait penser au Testament de Marie de Colm Tóibín. J'ai adoré.