Un bébé pour Rosemary par Nanash
Je crois que j'aime bien Ira Levin, après avoir lu avec enthousiasme "Un Bonheur Insoutenable" je me suis aperçu qu'il était l'auteur de "Rosemary's Baby". Connaissant de nom sans avoir jamais vu le film, je lis le roman en préambule.
Pour une fois qu'il est facile de faire un pitch sans trop en dire, je ne vais pas me gêner. Rosemary et Guy Woodhouse, jeune couple modèle emménagent dans le Bramford, immeuble New-Yorkais début du siècle tellement tendance. Il le font malgré les avertissements de leurs proches qui prennent très au sérieux tous les fait-divers dont cet immeuble a été le théâtre, suicides, cannibalisme, rites sataniques. Rosemary va progressivement se rendre compte que l'environnement n'est pas étranger à ces évènements, le voisinage devient trop oppressant et s'intéresse de trop près à sa future grossesse.
Dis comme cela en insistant sur la partie fantastique du livre, cela aurait pu être un mauvais épisode de "Buffy contre les vampires". Le lecteur échappe à ce désastre car la tension monte doucement de façon insidieuse et on panique en même temps que Rosemary tombe sur de petites coïncidences, de petits mensonges, qui finissent par faire un grand complot malsain. La psychologie du personnage principal et surtout son évolution sont extrêmement bien retranscrits et c'est une habitude pour Levin. On hésite pendant longtemps entre la réalité de tout le monde et la perception de Rosemary des dangers qui la menace.
Un livre court qui "fonctionne", qui monte dans un crescendo haletant et angoissant jusqu'à un final bien tordu et ouvert. Pour les âmes sensibles (j'en fais parti), éviter de le lire seul, de nuit, dans son appartement. Sérieusement, on regarde ses voisins différemment pendant la lecture. 8/10