Ne serait-il pas urgent pour les auteurs de dictionnaires de se pencher sur la définition du roman ? Avec "Un certain Paul Darrigrand", Philippe Besson ne fait guère oeuvre d'imagination, le titre de son livre lui-même lui ayant été suggéré par celle qui lui annonce qu'on le demande au téléphone.
C'est peu de dire qu'en matière de roman l'auteur fait dans la facilité, pour ne pas dire dans la paresse, puisque son seul effort relevant de la fiction semble le choix du nom de l'homme dont il est tombé amoureux à l'âge de 22 ans. Il ne cache pas que la maladie sanguine qui le frappe lors de sa liaison avec Paul Darrigrand a déjà été évoquée dans un autre de ses livres, "Son frère", un vrai roman celui-là puisqu'il y attribue la maladie à son frère aîné.
Le lecteur en quête de sujets neufs passera son chemin : Paul est un homme marié qui n'assume pas son attirance pour les hommes mais sa passion pour le narrateur et le sentiment de culpabilité qu'il éprouve à l'égard de son épouse le pousseront-ils à faire son coming-out ?
Ce "roman" autobiographique se lit certes sans déplaisir mais Philippe Besson peine à se renouveler et ses dernières publications avant "Un soir d'été", "Ceci n'est pas un fait divers" et "Paris-Briançon", me semblent répondre davantage à un souci d'ordre mercantile qu'à celui d'une ambition littéraire. La lassitude me guette d'autant plus qu'il me semble que Besson, non content de se répéter de livre en livre, se laisse également aller à nombre de redites dans un même titre.
Avis à ceux qui, arrivés au mois de décembre, craignent de ne pouvoir relever le défi "Babélio" du nombre de livres à lire dans l'année, une PAL de Philippe Besson avec ses publications courtes et en gros caractères les aidera à atteindre sans trop de peine leur objectif.