A deux semaines d'intervalles, les éditions Métailié publient deux romans historiques islandais. Une coïncidence amusante pour deux livres qui n'ont cependant que peu en commun, outre l'époque qui n'est pas la même. Là où Le roi et l'horloger d'Arnaldur Arnaldur Indriðason se révèle captivant et admirablement agencé, Un coup de tête de Sigrún Pálsdóttir se montre agréable à lire, tout en ressemblant parfois à un pastiche plutôt qu'à une œuvre réaliste. L'action se situe à Reykjavík, à la fin du XIXe siècle, avant de basculer rapidement à New York, aux basques d'une jeune fille, Sigurlina, qui, comme le titre du roman l'indique, est partie sans crier gare, en abandonnant son vieux père dont elle était une aide précieuse dans ses recherches archéologiques. Sur fond de querelle autour de la découverte de l'Amérique (Christophe Colomb ou les Vikings ?), Sigurlina, experte par ailleurs en broderie, va tenter de survivre, avec pour seul viatique une broche ancienne issue comme elle d'Islande. Les péripéties s'enchaînent à vive allure et l'on retient avant tout le tempérament volontaire de son héroïne plutôt que les hasards et coïncidences qui rythment le récit de manière plus ou moins vraisemblables. Au fond, cela aurait pu être une histoire sérieuse d'émancipation et de choc des cultures mais la romancière a souhaité la traiter de façon plutôt primesautière et ironique. C'est un choix assumé qui sort des sentiers battus et donne de l'originalité mais qui enlève peut-être un peu de profondeur et d'authenticité au contexte.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié.