C'est un voyage familial, culturel et religieux que ce livre nous fait vivre.
Écrit par une plume très plaisante, elle nous transporte au coeur d'un village marocain et plus subtilement au centre d'une vie tiraillée entre raison et sentiment.
Je ne peux que trop bien m'identifier à ces lignes, qui, dans un sens, racontent également mon histoire. Un vœu d'indépendance et de liberté, le souhait de prendre son envole et de vivre pour soi sans pour autant renier ou être renier par sa famille et son origine. Le mal-être peut durer toute une vie, surtout si cette vie appartient à une femme maghrebine.
Loin de vouloir se détacher de ses racines, parfois, il semble que ce soit le seul moyen pour atteindre la libération. C'est triste de vivre dans une vie qui ne nous appartient pas. Élevé dans une sphère religieuse et prude, vouloir partir pour réaliser ses rêves s'apparente à une calomnie pure. Les traditions nous bloquent et nous placent au pied du mur sans échappatoire de sortie. Une vie déjà toute tracée pour une jeune femme en soif de savoir et de liberté.
L'amour tient une place essentiel ici. L'amour de sa famille, l'amour de sa religion et l'amour intime. Pourtant, elle est trop souvent liée à la colère, une hargne qui se manifeste au détour d'une fausse-couche. Une peur incommensurable d'être rejetée et oubliée. Une rancœur indétachable et pourtant un peu coupable.
Le livre de Maïssa Belkaci, ma chère tante adorée, est le témoignage d'une vie refoulée. C'est un recueil de souvenirs gravé dans la Pierre. Ce sont des lignes de tristesse, d'immaturité, mais de vérité sans filtre.
Le hérisson à su s'enfuir de la baignoire, et bien que sa fin fut tragique, l'essentiel est là. Il a trouvé le moyen et le courage de partir de sa prison. Un jour, j'espère en faire de même.
Merci pour ce récit pas si immature que ça.