Son premier roman Kiffe kiffe demain était une bouffée d'air frais dans la littérature française, un ton léger, une plume contemporaine, des expressions imparables, bref une petite perle d'humour.
Avec Un homme, ça ne pleure pas, elle rend hommage à son père décédé, tout en suivant le parcours de Mourad, le fils vivant avec la peur de devenir un vieux garçon obèse aux cheveux poivre et sel, nourri à l'huile de friture par sa mère. Cette fameuse figure maternelle, possessive et excessive (un pléonasme), qu'a fui la sœur aînée, par peur de reproduire le même schéma familial.
Mourad va passer de Nice à Paris, en devenant prof de français dans une ZEP. Cela va lui permettre de prendre du recul, de couper le cordon familial et de retrouver sa sœur aînée. Mais finalement, quelle est la bonne voie, fuir ou reproduire, dans un pays qui n'accepte pas, entre autres, le port du voile et donc les différences, au lieu de s'en nourrir.
Un roman drôle et émouvant, qui aborde des sujets d'actualités, comme si Faïza Guène avait senti les questionnements inappropriés, découlant des événements tragiques du 11 Janvier. A lire et à relire, un beau moment de littérature.