A l'image du livre de Laurence Tardieu La confusion des peines, Hugo Lindenberg a écrit un livre subtile et plein de sensibilité.
Pour autant, à l'image des récits introspectifs qui explorent les émotions d'un individu, il est parfois difficile de se projeter en tant que lecteur.
De prendre une place autre que celle d'un spectateur parfois subjugué par la beauté des scènes mais passif devant les événements et les émotions décrites.
Vous pourriez aimer :
- un regard tendre sur l'enfance durant laquelle l'identité est ballotée et se construit petit à petit,
- un arrière-goût de vécu ("l'herbe est plus verte ailleurs"),
- une sensualité à fleur de peau qui décrit admirablement les mécanismes et les errances du désir (de vie ou de mort),
- de belles photos de vacances,
- une écriture concise, fine et fluide.
Vous pourriez ne pas aimer :
- les "monstres familiaux" du narrateur,
- des sentiments parfois obscurs (la honte) auxquels nous ne souhaitons pas nous connecter,
- l'ennui qui est si bien décrite qu'on se prend au jeu, au risque de s'ennuyer page après page,
- un manque d'ambition pour rendre les sujets traités plus universels : la famille et surtout la construction de l'identité d'un enfant.
Quoiqu'il en soit, Un jour ce sera vide est un livre beau et subtile sur l'enfance.
Et juste pour cela, cela vaut le coup d'aller à la rencontre des émotions que la lecture est susceptible de dégager en nous.