Si tu pensais que les coulisses du pouvoir allaient t’offrir un thriller politique haletant digne de House of Cards, Un président ne devrait pas dire ça… de Gérard Davet et Fabrice Lhomme est là pour te rappeler que parfois, la réalité politique est surtout une longue série de confidences… qui auraient peut-être mieux fait de rester secrètes.
L’histoire ? Pas vraiment une intrigue, mais plutôt un gigantesque verbatim des discussions entre les deux journalistes et François Hollande, qui, entre deux crises internationales et une popularité en chute libre, trouve encore le temps de lâcher des petites bombes sur ses amis, ses ennemis et lui-même. Au programme : confessions sur le terrorisme, l’état de la gauche, les médias, ses échecs, ses regrets… et quelques piques bien senties sur son propre camp.
Le gros point fort ? C’est une plongée rare dans la tête d’un président en exercice. Hollande parle sans filtre (et sans beaucoup de prudence), ce qui donne des passages fascinants sur la mécanique du pouvoir et les coulisses des grandes décisions. C’est un témoignage inédit, parfois édifiant, parfois lunaire, qui révèle autant la solitude d’un président que son manque de maîtrise de la communication.
Le hic ? C’est long, répétitif et parfois d’un ennui bureaucratique. Hollande, dans son souci de tout commenter, se perd dans des digressions qui noient les moments réellement intéressants. Le livre aurait gagné à être plus condensé et rythmé, plutôt que de ressembler à un gigantesque dossier d’archives présidentielles. Et puis, à force de vouloir tout analyser, il finit par donner l’impression d’un président plus spectateur qu’acteur de son propre mandat.
Bref, Un président ne devrait pas dire ça…, c’est un document politique intrigant mais bavard, qui oscille entre révélations marquantes et monologues soporifiques. À lire si tu aimes la politique dans ses moindres détails… mais si tu cherches du suspense et du punch, tu risques de vite refermer le livre.