Dans un village isolé et peu peuplé, des groupes de jeunes viennent faire les vendanges. La dureté du labeur physique, les beuveries et le sexe ponctuent la semaine pour l'ensemble des travailleurs, mais Camille et son frère Malo sont surtout marqués par la difformité et l'étrangeté des propriétaires du domaine. En découlent fascination, rejet, et altercations.
L'ambiance est pesante, l'intrigue est bien rythmée, mais il n'y a rien de bien profond dans ce thriller. Les phrases sont très courtes et écrites au présent, ce qui facilite l'immersion du lecteur et l'entraine facilement dans le récit. La lecture et rapide et prenante.
Beaucoup de choses m'ont néanmoins agacées. Sur la forme, les dialogues sont parsemés par des phrases en italiques, sans respect des codes littéraires, et je ne comprends pas l'intérêt de cette prise de liberté.
Sur le fond, j'ai passé les 200 pages à me demander, comme dans les films d'horreur, pourquoi les héros ne choisissaient par la solution la plus évidente et la plus facile : partir. Plus dérangeant, toute l'histoire repose sur un sentiment de monstruosité issu du handicap et des maladies mentales, ce qui est un procédé ni original, ni honorable. Les deux héros sont beaux et jeunes, ils sont mal à l'aise face à leurs patrons défigurés par un accident de voiture et méprisent les personnes en surpoids. C'est pas très fin, et même si je comprends que ces éléments puissent passer inaperçus pour pas mal de lecteurs, ça ne m'a pas rendu les personnages sympathiques.