On continue

En vrai ça se maintient.

Je n’ai pas été saoulée par ma lecture mais j’aurais aimé + de ce qui me plaît. + de mystère, + de Rejetés, + de machinations. Je vois tous les fils de la trame se tisser et j’ai hâte de les voir se croiser.

Je veux comprendre encore + des motivations de chacun, je veux comprendre + comment tous les destins auront une importance dans le déroulé final.

J’ai hâte et j’ai peur d’être déçue en voyant que ça prend toujours le temps même au tome 7.

Comme d’habitude ce qui me reste le plus en mémoire sont les points faibles :

• Personnages féminins

Quel grand plaisir de moins voir cette cruche d’Aviendha même si Min était là pour prendre la relève. J’apprécie toujours aussi peu l’écriture des personnages féminins qui restent immatures qu’importe leur âge ou leur statut. C’est contrebalancé par le rôle qu’ont certaines mais même Moghedien finit par apparaître comme une petite fille.

Egwene devient ma fav’, sans doute parce que son love interest est au loin. Je suis pourtant bon public de tout ce qui touche de près ou de loin à l’attirance, l’amour, la complicité, la loyauté, l’absolu, blablabla, encore faut-il faire les choses bien. Qu’un monsieur à l’âge avancé écrive des personnages féminins de cette manière est vraiment intéressant pour la réflexion sur la vision que certains peuvent avoir des femmes autant que triste dans le constat des failles que ça a créé dans son récit. Franchement il fait un peu attardé sur ce plan.

• Viol traité de manière pertubante

Nouveauté dans le genre, toutes les péripéties de Mat avec la reine d’Ebou Dar. Alors là ça culmine. Le gars se fait littéralement violer et harceler sexuellement par la reine et tous les personnages autour trouvent sa position amusante parce que c’est d’ordinaire un Don Juan.

Je n’étais pas sûre d’en croire ce que je lisais. Cette mésaventure devrait être vue comme une inversion de la configuration habituelle de ses relations. Il a été mis sur un pied d’égalité un lourdaud qui tente toujours de séduire et réussi auprès de paysannes souvent pas farouches à une femme qui profite de son statut pour affamer un homme jusqu’à ce qu’il cesse de lutter quand elle s’invite dans sa chambre, le déshabille et l’enfourche alors qu’il ne veut pas. J’ai lu dans une autre critique que cette histoire avait fait polémique, j’ai envie de dire « Dieu merci ». Ça reste dans la continuité de cette immaturité sentimentale qui domine dans l’écriture des personnages féminins et/ou des relations amoureuses. Quand je lis des trucs comme ça ça me sort de l’histoire et je me demande si l’auteur du coup a rêvé de se faire désirer, dominer, allumer par une figure autoritaire de sa vie professionnelle et a relaté son fantasme. Comme c’est son fantasme de base il est dans l’idée de consentement et donc pense que ça peut être une scène retranscrite dans un livre de manière tout à fait normale. Hallucinant, il a piqué ma curiosité quant à ses motivations le con.

Ou alors il dénonce ça mais j’avoue ne pas y croire vu comme il veut le faire passer pour quelque chose limite de culturel avec la complicité amusée et moqueuse des servantes et même du fils de Tylin.

Le grand avancement final face au Rejeté Sammael me laisse perplexe. D’un coup Rand se sort les doigts du fiak et va le tuer. Ok… Cool mais sa mort ne semble pas claire. Pas de corps pas de crime. En conséquence j’ai l’impression que ça a pris de la vitesse pour clôturer le bouquin mais sans se mouiller parce qu’en fait il devait avoir une deadline pour le sortir et n’ayant pas abouti son idée il a laissé des portes ouvertes au cas où.

Oui je me fais tout un film.

Quand même toujours aussi hâte de voir la suite. La multiplicité des intrigues, des forces en présence n’est toujours pas clairement établie tout en restant stimulante.