C'est assez curieux qu'on découvre ou redécouvre aujourd'hui ce roman d'Alexandre Dumas, "Une fille du Régent".
Le livre est préfacé par Bertrand Tavernier. Etonné, j'ai lu sa préface et ai compris que le roman a eu été une des sources d'inspirations pour le film "Que la fête commence" sans que pour autant roman et film suivent les mêmes directions.


Bien entendu, le livre n'a pas l'impertinence du film ... Je dirais même que si on y retrouve les principaux personnages le régent, l'abbé Dubois et Pontcallec, le focus du film n'est pas du tout le même que celui du roman. Il ne faut donc pas chercher à comparer.


Le roman de Dumas raconte d'une part, l'amour d'un chevalier breton Gaston de Chanlay pour une jeune fille, Hélène, cachée dans un monastère , qui s'avérera être une fille illégitime du Régent et d'autre part, la participation de ce jeune chevalier à un complot visant à assassiner le Régent.
En résumé, Gaston de Chanlay a comme mission d'assassiner le Régent qui serait son futur beau-père, bien entendu en ne le sachant pas.
On imagine tout de suite le romanesque de cette situation cornélienne . Il n' y a guère que Dumas pour dénouer tous ces fils inextricablement liés.


Le fond historique du roman repose sur la conspiration d'une poignée de nobles bretons emmenés par le marquis de Pontcallec. L'abbé Dubois, éminence grise (voire plutôt noire) du Régent Philippe d'Orléans, s'attache à démanteler cette conjuration. Bien naturellement le personnage Gaston de Chanlay est purement imaginaire.


Plusieurs choses sont intéressantes dans ce roman:
D'abord la vie libertine qui règne à la Cour exprimée toutefois dans le roman en termes nettement plus mesurés et nettement moins lestes que dans le film de Tavernier...
Puis les intéressantes et tortueuses manigances de cet abbé Dubois que je n'ai cessé de m'imaginer sous les traits de Jean Rochefort ... et qui n'avait d'ecclésiastique que son ambition de devenir cardinal...
Enfin, la description de la vie des prisonniers dans la forteresse de La Bastille où, semble-t-il, on ne semblait pas y vivre si mal nonobstant le fait qu'on n'y était pas libre.


Au final, je ne me suis pas du tout ennuyé dans ce roman de quatre cent pages. Dumas y a négocié un certain suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin difficile à deviner.

JeanG55
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le 23 mars 2021

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