Yoko Ogawa est une auteure subtile et qui aime mettre en scène les émotions, plus que les décrire en tant que telles.
Le livre "Une parfaite chambre de malade" est constitué de 2 nouvelles. C'est le dernier de ce format publié en France en 2005.
Il en est un excellent exemple à l'instar de la 1ère nouvelle qui donne le nom au livre. Dans cette histoire, une femme accompagne la dernière année de vie de son frère cadet à cause d'une maladie qui le ronge de l'intérieur.
Yoko "se contente" de décrire la sœur à travers des scènes situées dans la chambre du malade ou la nuit au retour chez elle lorsqu'elle retrouve son mari ou encore lors de rencontres partagées avec un collègue. A chaque, les émotions sont SUGGEREES mais rarement décrites.
Et pourtant elles sont à l'arrivée si présentes qu'elles semblent PALPABLES dans l'atmosphère.
C'est donc une fois encore la démonstration du talent de Yoko Ogawa, si suggestif avec si peu de mots.
Dans les 2 nouvelles, l'auteure explore le thème de la SOLITUDE des êtres parmi autrui.
Ainsi la seconde histoire met en scène une jeune fille devant "abandonner" sa grand mère dans une maison de retraite. Les isolements de la vieillarde et de la conteuse sont ainsi 2 miroirs d'une même réalité, synonyme de souffrance et de mort.
Ce récit est également à l'image du 1er. Plein de retenue jusqu'à la chute finale. Rare chez Ogawa à savoir l'expression d'un sentiment de manière forte et visible.