Livre peu connu, en particulier sur Senscritique (sur amazon il y a quand même neuf critiques), et c'est bien dommage et assez incompréhensible. Le livre est assez court (300 pages) et se lit très facilement. Moi qui ne suis pas spécialement une amatrice de livres noirs, j'ai beaucoup aimé celui-ci, qui a de petits accents faulkneriens. Par ailleurs, je l'ai lu en français dans une édition où la traduction datait de 1989, et je l'ai trouvée plutôt réussi, même s'il faudrait bien sûr que je compare à la VO pour savoir.
L'action se passe en Caroline du nord (un peu plus au nord que chez Faulkner), dans un village perdu où se côtoient nombre de miséreux. Le narrateur (récit à la première personne) est un fermier qui se voit contraint d'abandonner sa ferme de coton car il a trop de dettes. Il se voit alors proposer un travail par Smut Milligan, gérant de la station service / drugstore, qui s'apprête à construire une roadhouse. Ce lieu permet à l'auteur de nous dresser le portrait de nombreux personnages, majoritairement des péquenots miséreux et très portés sur le jeu et la bouteille.
L'ambiance est géniale, renforcée par le récit à la première personne en langage familier, on s'y croirait. Le monde qui nous est décrit est désespéré, violent et cruel. Chacun cherche à survivre, quitte à tuer dans l'espoir d'une meilleure existence. La pitié, l'amour et la compassion n'ont pas leur place ici.