À la base, je suis une grande fan de Steinbeck. Sur les conseils de ma grand mère, j'ai commencé par "Des souris et des hommes" (en français et en anglais) quand j'étais encore au lycée, sur les conseils de mon père je me suis ensuite lancée dans "Les raisins de la colère", puis dans la bibliothèque familiale je suis tombée sur "À l'est d'Eden", que j'ai trouvé tellement prenant que j'ai du sécher les cours après avoir passé une nuit blanche plongée dans sa lecture... En l'espace de deux ou trois ans, j'ai ainsi dévoré en français ou en anglais (ou même les deux pour certains livres), une bonne partie de la bibliographie de Steinbeck. "Une saison amère", son dernier roman était cependant passé entre les mailles de mon filet.
Me voilà donc, de nombreuses années après à me lancer avec délectation dans la lecture d'un Steinbeck que je ne connaissait pas. Et bien, quelle déception! Rien à voir avec l'intensité dont je me souvenais des "Raisins de la colère". Fort heureusement, mes sentiments se sont améliorés au fur et à mesure de ma lecture et j'ai fini par être prise par l'histoire (bien moins cependant que pour "À l'est d'Eden"). Au final, le livre atteint pour la note de 7.5/10, mais ça n'était pas gagné au début.
Ethan Allen Hawley, issu d'une famille réputée de Long Island, se retrouve commis dans l'épicerie familiale après que celle-ci ait été vendue au sicilien Alfio Marullo, suite à de mauvais placements du père d'Ethan dont la fortune a ainsi été dilapidée. Ethan vit mal cette situation et il est poussé par tout son entourage (qui le prend un peu pour un brave idiot) à réagir et à regrimper l'échelle sociale pour récupérer son rang. Et c'est ce qu'il va faire, mais sournoisement, l'air de rien, et c'est quand on commence à comprendre cela que le livre commence à devenir intéressant. Cependant, on a du mal à croire qu'il puisse s'en sortir aussi facilement avec ses manigances, on souhaiterais qu'il rencontre un peu plus d'adversité pour mener à bien son plan. Par ailleurs, une chose horripilante dans ce livre sont les échanges entre Ethan et sa femme, je ne sais pas si c'est à cause de la traduction française ou si les choses sont pareilles en VO, mais le livre aurait gagné à se passer de tous ces surnoms idiots et ces blagues absurdes à longueur de pages.