Une simple affaire de famille par Isabeau
Ce livre est une boucle. On commence par le fanatisme religieux et les malheurs familiaux vécus par le grand-père. Son gendre, mari de sa fille, pourtant éduqué et n'ayant pas grandi dans une atmosphère religieuse, reproduit le même schéma. A travers un regard compatissant et tendre se dessine une vérité très pessimiste : le fanatisme religieux est inévitable, destructeur et engendre invariablement les disputes, les séparations et le malheur. Le libre-arbitre n'existe pas, le destin est plus fort que tout.
On ne sait pas qui plaindre car tous sont victimes et bourreaux : Nariman, parce qu'il n'a pas eu le courage de défier sa famille qui l'empêchait d'épouser la femme qu'il aimait. Jal et Coomy, ses beaux-enfants, à l'enfance malheureuse, bouleversés par les disputes entre leur mère et Nariman mais qui, à l'âge adulte, se débarrassent sans scrupules de leur beau-père devenu malade et âgé. Coomy surtout éprouve beaucoup de ressentiment envers ce beau-père qui a pris la place du père mort, qui a rendu sa mère malheureuse et a, selon son opinion, causé sa mort. Elle ne comprend pas que tout cela a été un immense gâchis pour tout le monde et que personne ne maîtrisait rien. Le gendre, égoïste, lâche se réfugie dans la prière, les bibelots religieux et les temples parce qu'il ne sait pas faire face aux difficultés de la vie. Il ne comprend pas que son travers est responsable de l'implosion de sa famille et de l'éloignement de son fils aîné.
Bref, le fanatisme est équitable : il fait autant souffrir celui qui le produit que celui qui le subit.