French exit
Eric Vuillard picore dans la guerre d'Indochine certains instants, exprimés par des chapitres denses. L'écriture est précise, parfois poétique, un brin désinvolte. Les portraits généalogiques lassent...
Par
le 16 févr. 2022
4 j'aime
4
Eric Vuillard picore dans la guerre d'Indochine certains instants, exprimés par des chapitres denses. L'écriture est précise, parfois poétique, un brin désinvolte. Les portraits généalogiques lassent un peu par leur redondance, mais expriment bien l'entre-soi bourgeois qui règne dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale. Ses choix d'angle de vue résument bien le délitement de l'empire colonial français, et soulignent avec justesse combien cette guerre était avant tout destinée à défendre les intérêts des sociétés françaises. Députés, président de l'Assemblée Nationale, (un chapitre est consacré à Pierre Mendès-France et à son regard lucide sur la situation), industriels, militaires, diplomates, (il ne manque que les religieux:)) sont les acteurs de premier plan, et chaque corps fait l'objet d'un ou de plusieurs chapitres. En filigrane, les Viet-minh, leurs actions, leurs victoires, leur revanche. Mais le récit se concentre principalement du point de vue français. La conclusion montrera les États-Unis dans la débâcle de la fin du conflit. L'Indochine a appartenu à l'empire colonial français de 1887 à 1954. C'était la colonie la plus opulente, on comprend l'acharnement dont ont fait preuve les français dans ce conflit, qui aura fait un nombre de morts considérable. L'arrêt de la colonisation française marquera la fin de l'empire colonial français, et la guerre d'Algérie verra le jour, dans la foulée.
Créée
le 16 févr. 2022
Critique lue 1.1K fois
4 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Une sortie honorable
Eric Vuillard picore dans la guerre d'Indochine certains instants, exprimés par des chapitres denses. L'écriture est précise, parfois poétique, un brin désinvolte. Les portraits généalogiques lassent...
Par
le 16 févr. 2022
4 j'aime
4
Si le texte de Vuillard ne tendait qu’à dévoiler les réalités structurelles derrière la guerre d’Indochine (exemplairement les chapitres Comment nos glorieuses batailles se transforment en sociétés...
Par
le 7 févr. 2022
4 j'aime
Raconter (voire conter) l'histoire n'a jamais été chose aisée. A fortiori quand il s'agit d'un épisode de notre notre récit national relativement récent. La guerre d'Indochine est ici l'objet d'un...
Par
le 14 janv. 2022
4 j'aime
1
Du même critique
La montée en puissance de Ryūsuke Hamaguchi ne cesse de s'amplifier ; « Passion » était encore joliment timide, « Senses » avait à mon goût un côté trop...
Par
le 31 août 2021
10 j'aime
23
"Tàr" est la collusion ratée entre la volonté de confronter un vieux monde (une certaine notion de la musique classique) avec l’actuel, biberonné au wokisme. Cela donne, par exemple : "Je ne joue pas...
Par
le 16 nov. 2022
8 j'aime
24
Eo est un joyau, un geste cinématographique sidérant, tant sont concentrés, dans un montage serré, des plans forts en à peine une heure vingt. Jerzy Skolimovski dit à la fin du film qu’il l’a fait...
Par
le 29 nov. 2022
6 j'aime
18