Une vie de Simone Veil résume, en son titre, beaucoup de la pensée de l’auteur. Une vie parmi d’autres mais une vie exceptionnelle, à l’image du titre qu’elle empreinte à Maupassant. Une plongée sans concession ni misérabilisme, dans les méandres infâmes des camps, ses conséquences sur celle qu’elle est devenue et la marque à jamais conservée en son coeur et sa chair.
Cependant, si j’ai apprécié la femme privée, ses failles, son regard juste, franc et lumineux sur ses années d’enfermement, le roman s’oriente ensuite vers la femme publique. Beaucoup plus connue, notamment à travers la loi qu’elle a porté sur l’IVG, c’est ensuite une succession de missions, de voyages et de convictions, parfois étonnantes mais souvent répétitives qui jalonnent ce livre.
Quel dommage alors de perdre la femme intime, mère de famille et épouse, plus humaine et qui nous est inconnue. Le roman d’une vie, qui a manqué pour moi de ce pas vers soi qu’avait si bien fait Badinter dans l’exécution puis l’abolition. Une oeuvre qui évoquait son engagement politique et personnel sans perdre de vue l’homme derrière la fonction. C’est ce petit pas qui fait ici défaut. Une vie de missions, certes nouvelles, notamment pour une femme à cette époque, et sans aucun doute passionnantes, mais qui perd parfois de vue, celle qui la porte.
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