“Le passé est bien passé : à le remuer, trouve-t-on autre chose qu'amertume ?” - JEAN SIMARD
“Une voix dans la nuit” est un livre d’Inoue Yasushi publié aux éditions “Philippe Picquier” collection “Picquier Poche”. Ce livre nous conte l’histoire de Kyôshirô, un retraité paisible, féru d'ouvrages littéraires anciens. Dans le cadre de sa recherche constante de nouveaux ouvrages sur le Man'yōshū, une anthologie de poésie japonaise datée du 8ème siècle, il se rend à Tokyo où il loge chez un de ses deux fils d’une part pour aller à une exposition de livres anciens mais également pour voir sa petite fille, Sayuri âgée de deux ans et demi. C’est suite à cette exposition qu’il se fait renverser par une voiture. S’en suit une prise de conscience et le commencement d’une quête à la recherche d'authenticité et d’une tradition qui ne cesse d’être grignotée par la modernisation d’un Japon, pourtant longtemps resté à l’écart de ce monde en constante évolution. C’est avec l’objectif de trouver les endroits sublimés jadis dans le Man'yōshū que Kyôshirô part en exploration dans tout le Japon accompagné d’une jeune fugueuse et d’un chauffeur de taxi, mais ce n’est pas tout car toujours dans cette volonté de fuir la modernité, il décide que la pureté de sa petite-fille ne peut qu’être le symbole d’un rejet de cette dite modernité, et l’emmène donc avec lui dans sa quête d'une terre vierge de toute modernité.
Au niveau de ce que j’ai apprécié dans ce livre, je dirais que les nombreuses descriptions des lieux m’ont permis de tenir et de finir ce livre, au contraire d’un Kyôshirô qui m’aura fait lutter de part son rejet systématique de toute modernité quelle qu’elle soit mais également dans ses propos très hors du temps sur le rôle du père ou de la mère de famille par exemple.
En bref, c’est un ouvrage qui se laisse lire, nous y retrouvons la patte d’Inoué même si je lui préfère de loin ses romans historiques. Certainement un de ses romans que j’ai le moins apprécié mais qu’à cela ne tienne puisqu’il m’en reste de nombreux à lire.